Trần Trọng Vũ

Trần Trọng Vũ est né et à grandi à Hanoi. Diplomé de l’Ecole des Beaux-Arts de Hanoi,  il y a enseigné de 1987 à 1989. Il a reçu en 1989 une bourse d’une organisation non-gouvernementale française pour venir travailler à l’École Nationale des Beaux-Arts à Paris. Depuis, il vit et travaille entre la France et le Viêt Nam. 

 

Son œuvre reflète ses observations de la société et les transformations historiques qu’il mêle à son histoire personnelle et familiale. De par un style satirique qui lui est propre, il veut instiller dans les yeux du spectateur le doute en renversant les conceptions habituelles et tromper son regard en jouant sur la matière et les proportions.

 

En 2011 - 2012, Trần Trọng Vũ a été le premier Vietnamien à recevoir le prestigieux prix Pollock-Krasner décerné par la Fondation Jackson Pollock - Lee Krasner à New York (États-Unis). Voici quelques unes de ses expositions personnelles les plus récentes : “Ces années-là” (2021) à la Halle des Chartrons, Bordeaux ; “The Sonnet In Blue” (2017) à la National Gallery, Singapour ; “Les Mots Qui N'étaient Pas Dits, Fondation Dapper” (2014) dans l'île de Gorée et “Blue Memory” (2004) au Musée des arts ASU, Arizona (États-Unis). Les œuvres de Vũ sont exposées au Musée national de Singapour, au Musée national de Việt Nam et dans de prestigieuses collections privées dans le monde entier.

 


 

Trân Trong Vû est un artiste d’origine vietnamienne volontairement exilé en France depuis

plus de 20 ans. Son oeuvre est profondément marquée par le traumatisme de l’exil et le

souvenir des années de jeunesse sous le régime communiste. La dimension

autobiographique est donc la colonne vertébrale qui structure son travail au point que la

distribution des oeuvres dans l’espace d’exposition correspond à une immersion dans sa vie.

Les oeuvres ne disent pourtant rien de ce qu’il a vécu ou de ce qu’il vit, mais nous projettent

dans son rapport au monde, à l’Histoire, et aux autres…»

 

- Frédéric Jourdain

 

... Je ne veux pas aujourd’hui marcher le long des hyperboles et des paraboles, car j’ai peur

de m’attacher à l’impossible et en allant dans les courbes vertigineuses je vais manquer

d’envie pour embrasser cette mélancolie solitaire, ces saveurs sucrées au bout de ma

langue, et ce matin probablement inachevé. Je veux aujourd’hui enfoncer mes pieds

profondément dans le sable, puis essayer de bouger mon corps de centimètre en décimètre,

pour déguster l’impuissance humaine. Je veux attendre sous un soleil de plomb une

personne triste au hasard. J’ai envie de la consoler par un carré de sucre le plus sucré de la

vie, par une méchanceté la plus méchante possible que mon petit corps exprime. Par

évidemment le goudron et par cette boisson-là de Coca Cola …

 

(Extrait de «Méthode pour bricoler une mélancolie», roman incertain numéro 2 - Trân Trong Vû)