ZHANG LITAO: Mémoire de Xicheng

12 Février - 1 Mars 2015

Xicheng est un quartier populaire de la ville de Chengdu où Zhang Litao a passé une partie de sa vie.

Dans les œuvres de l’artiste, l’atmosphère de ce quartier semble lourde, chargée par ces constructions provenant de la période communiste lorsque le partage primait sur le confort individuel.

Une certaine transparence apparait néanmoins. S’agirait-il d’une image de cette superposition des générations d’histoire humaine qu’a connue la Chine ?

C’est en tout cas l’histoire d’un phénomène culturel où les habitudes, lorsqu’une décision est prise, sont de changer et de tout détruire pour reconstruire contrairement à l’Occident où les bâtiments anciens sont conservés et souvent restaurés au fil du temps.

Le quartier de Xicheng, comme beaucoup de quartiers traditionnels en Chine, est amené à une métamorphose agressive voyant toute trace de son histoire effacée afin de marquer cette scission, ce pas vers le futur. Tout ceci à l’image de l’histoire chinoise qui elle-même voyait chaque dynastie s’effacer au profit de la suivante.

Comme pour assumer son histoire, ou telle une douce inspiration, Zhang Litao nous fait don de cette expérience où sa vision du bonheur se retrouve finalement sous un simple caillou ou sur un mur de béton décrépi.

Tout est question du niveau où nous plaçons le confort.

Lorsque nous grandissons dans un environnement difficile, aux yeux de certains, il faut faire des efforts pour capter les énergies, rien n’est acquis. Le plus important apparait finalement comme étant ce travail de captation.

Le bonheur peut se cacher derrière une scène de désolation, il peut également se dissimuler derrière cette scène lunaire chargée de plomb.

Et si la référence mélancolique liée au mélange de bleu et de gris pouvait présenter une certaine voie vers la sérénité ?

Zhang Litao en nous faisant offrande de ce ressenti, au travers de sa vie à Xicheng, bouscule nos références.

- Anthony Phuong